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Samuel Wien

12 avril 2004
  J'oubliais...
Certes il est amusant de critiquer la pauvreté consternante de la presse régionale d'information, mais une idée me trotta dans la tête au début de cette année, et ce blog est, je crois, le meilleur endroit pour la réaliser, du moins en partie.
Voila toute l'histoire :
Je comptais, de manière très scientifique, noter chaque jour le classement des titres du journal de 20H de TF1, et ce pour toute l'année 2004, afin de mettre en évidence, s'il était besoin, l'incroyable gâchis d'images et de sons savament orchestré par les média de mass. Combien de fois vous êtes vous trouvé devant ce qui se prétend un "journal d'information", bardé de dizaines de "rédacteurs" et autres "journalistes", à hurler votre rage à cause d'un énième marronier, une nouvelle carence cruelle d'analyse ou encore une pauvre rumeur écrite au conditionnel par l'AFP et qui subitement se transformait en certitude après son passage par le filtre cathodique ? Je comptais vraiment publier cette étude, au jour le jour, cela me paraissait important, et pas seulement pour dire "regardez comme je suis plus malin"... pour une simple information citoyenne, ce genre de choses...
Bref, pour X raisons, ce projet m'est donc sorti de la tête et j'ai trop manqué de "20H" pour faire une étude sérieuse.
Néanmoins, ce soir, je viens de m'en souvenir en voyant un reportage présenté avec le plus grand sérieux du monde par Patrick Poivre d'Arvor.
Il s'agit d'initiatives de sensibilisation à la Justice (ou à la Loi, ou au Droit, allez savoir) organisées dans des écoles (des collèges, il semblait) du Nord de la France.
Cela se présentait sous forme de jeu de rôle où les jeunes étudiants devaient incarner les divers présumés coupables et autres parties civiles. Les bougres se retrouvaient face à un gardien de la paix qui les interrogeait, le regard noir, absolument dans son rôle de "monsieur qui fait peur".
Il était évident que tout ceci était un jeu, mais cela m'a tout de même inspiré quelques réflexions :
- Ce rôle très convainquant, effrayant, que jouait le gardien de la paix face à des enfants, ayant donc absolument conscience 1- de leur innocence et 2- de leur sensibilité, était-il celui qu'il avait en permanence face aux prévenus qui passaient devant lui ? Une sorte de masque de terrorisme (= qui relève de la terreur) inamovible et sans aucune considération pour la personne qu'il a en face de lui ?
- Pourquoi ce sujet absolument insignifiant comparé à la somme d'informations qui sont parvenues aujourd'hui sur les dépêches d'agence de presse, ce sujet n'ayant pour seul but que la propagande sécuritaire indiquant aux parents à quel point ils devaient sensibiliser leurs enfants aux règles et à la loi (je rappelle au passage que le journal de 20H de TF1, un lundi de Pâcques, est bien entendu regardé par des millions de foyers attentifs), pourquoi donc ce sujet a-t-il trouvé sa place dans cette édition nationale ?
Je ne me risquerai pas à tenter une réponse puisque je suis tout simplement désemparé face à ce type de choix qui est, à mes yeux, totalement incompréhensible.
Mais heureusement, je viens de changer de chaîne et je tombe sur le journal des régions de France 3, son démoulage de cloches en bronze et sa course à l'oeuf... L'honneur est sauf.
Hum.
09 avril 2004
  La presse imprime du papier
A nouveau ce matin, un article fascinant de notre quotidien préféré qui semble s'être spécialisé dans la narration d'actions de police dont tout le monde se moque éperdument.
Après le "Une bande de voleurs arrêtée par les gendarmes" d'hier, nous avons donc la primeure aujourd'hui de l'étonnant "Sens : il roulait sans ceinture et fumait du cannabis".
Je me propose de vous faire partager, lecteurs qui n'avaient peut-être pas la chance de pouvoir lire cette mine d'information départemento-judiciaire, chaque jour, l'article le plus insignifiant de l'édition de l'Yonne Républicaine.
Attention, la lutte sera serrée !
07 avril 2004
  Tirer sur l'ambulance
Certes l'exercice est facile mais pas moins plaisant.
Ce matin, l'Yonne Républicaine trouve judicieux de publier une interview de Jean-Pierre Soisson, balayé de la présidence de la région Bourgogne la semaine dernière.
Le brave homme tente ainsi d'y défendre son soi-disant "centrisme" - pour quelqu'un qui aurait souhaité que Marie-Louise Fort, poujadiste réactionnaire avérée, "soit tête de liste dans l'Yonne", la déclaration a le mérite de faire sourire... - dans l'unique but de dissimuler son incompréhension totale des courants politiques, voire pire, de la politique en générale et de son but.
Noyant sa prose de l'énoncé de ses "victoires", chaque point est une boutade cynique quand il ne s'agit pas d'une insulte à l'intelligence des lecteurs.
On peut lire en effet et en vrac des allusions à l'aménagement du territoire - "L’histoire me rendra hommage pour avoir assuré la décentralisation des TER" - ce à quoi on a envie d'ajouter qu'Auxerre est la préfecture la moins bien déservie de France - ou encore son "coup d'accélérateur à la Culture" dont les artistes ne faisant pas partie du bon réseau d'influence doivent toujours attendre le démarage en trombes...
Désabusé et hautain tout au long de cet entretien, l'individu aura donc confirmé avec panache les travers qui l'ont justement perdu : mensonge, clientélisme, opportunisme et absence totale de conviction politique.
A celui qui "rêve de mer et de départ au loin", je souhaite donc un bon voyage.
05 avril 2004
  TEST TEST - Le pied bouge, docteur
Nous ne nous faisons d'illusions.
La victoire récente des partis alliés de gauche aux élections régionales n'est que le reflex post-mortem d'un corps social qui a totalement abandonné citoyenneté, altruisme, ou quelque forme que ce soit de désir d'organisation communautaire.
Je crée ce blog, journal de bord de mes réflexions, et j'invite ceux qui le souhaiteront à s'exprimer ici afin de produire quelques pensées globales concernant des problèmes ou situations locaux.
Cela se fera sous la forme de texte, de critiques de textes, voire de parodies, au bon vouloir des participants.
Bonne lecture.